Ici arrivent les mouettes, un véritable hymne à la vie
18 décembre 2012
Ecrit en maltais et traduit en français par Elizabeth Grech, dans son recueil de poèmes Adrian Grima, a choisi des textes retraçant des anecdotes de son histoire ainsi l’histoire contemporaine maltaise. Ces textes ont été écrits entre 1989 et 2011 marquant ainsi des périodes historiques aussi troubles que magnifiques… Par Darine Habchi
Le titre de l’œuvre « Ici arrivent les mouettes », est le titre d’un des poèmes qu’il est possible de retrouver à l’intérieur du recueil d’Adrian Grima, traduit en français par Elizabeth Grech. « Nous avons fait le choix du titre ensemble avec l’éditeur et Philippe Parizot qui a écrit la préface. Comme l’évoque la préface, les mouettes ne font pas seulement allusion à ces oiseaux si présents en Méditerranée, et notamment à Malte, mais aussi à celles et ceux qui traversent les frontières, voyagent à travers le temps et dans des « espaces autres ». C’est aussi une façon de parler de la nouvelle génération d’écrivains maltais, dont beaucoup sont géographiquement dispersés, mais qui se retrouvent dans leur travail sur et dans la langue explique Elizabeth Grech. « Ici arrivent les mouettes » est riche de poèmes datant de vingt décennies, la jeune femme a mis près de huit ans avant de le traduire intégralement. « Le choix de poèmes a été élaboré avec Adrian Grima, bien sûr, en collaboration de David Busuttil, directeur de la Fondation de Malte, un éditeur courageux. Il a porté avec nous ce projet dès ses débuts et connaît les poésies aussi bien que le poète et que moi », ajoute Elizabeth Grech.
Des récits chargés d’histoire Amour, joie, mort, tristesse, rapports humains…
Toutes les émotions et les situations de la vie sont retracés à travers des récits anecdotiques pour certains et d’autres parlant des difficultés sociales, politiques rencontrés par les maltais mais aussi par d’autres populations. « Nouvelle cette vérité voulue des faiseurs d’opinion, Novatrices ces idées des meilleurs chroniqueurs. Nouveau ce monde tout rond qui n’a jamais été nouveau ; Nouveau ce monde carré que personne n’a jamais voulu carré » extrait de « Et les partis, qui les financent ? »
En effet, ces textes évoquent les difficultés rencontrées par les êtres humains en général, leur mécontentement face à certains régimes, leur amour pour leur pays, pour leurs semblables, les soldats partis au combat… Mais il s’adresse également aux autres catégories de personnes, qu’il s’agisse de jeunes et moins jeunes. Chacun peut retrouver une parcelle de sa vie à travers ces écrits ou encore se sentir concerné par ce qui se passe à Malte ou ailleurs. « C’est un recueil qui raconte des histoires, des rencontres en poésie, des histoires humaines, la rencontre du poète avec lui-même, ses expériences dans l’espace, dans la vie, son émerveillement devant la nature, ses réactions face à des événements sociaux, politiques, les injustices auxquelles Adrian Grima donne une voix, une couleur, une densité », indique Elizabeth Grech.
La nature fortement représentée
La mer, les arbres, les fleurs, le printemps, y sont souvent abordés, à certains moments fêtés et à d’autres regrettés. Ces êtres vivants qui malgré les événements, quand ils ne sont pas détruits, continuent de nous accompagner pas à pas dans nos vies. « Ce soir, si tu veux, nous irons à la mer compter les étoiles », extrait du poème « Ce soir, si tu veux…» Ces récits nous transportent dans des univers différents au fil des pages et nous laissent imaginer qu’une fois chantés ces poèmes nous ajoute Elizabeth Grech. Traduire une telle œuvre n’a pas été simple et elle n’a pas pour objet de véhiculer un message. « Chaque poème peut produire des effets très différents d’un lecteur à un autre, amener chacun dans des directions insoupçonnées », ajoute la jeune femme. « Ici arrivent les mouettes » transporte à travers l’histoire, notre histoire et leur histoire qui n’est finalement que l’histoire de l’humanité entière.